En retrait
  • NOUVELLES
  • À PROPOS
  • CONTACTEZ-NOUS
  • NOUVELLES
  • À PROPOS
  • CONTACTEZ-NOUS
Picture

Cellar Live ou la force du jazz

4/13/2022

0 Commentaires

 
Picture
Smalls Jazz

Serge Truffaut
 
Avec des bouts de ficelle et les trois fois rien, quand ont peut leur mettre la main dessus évidemment, le saxophoniste Cory Weeds, ténor de l’Ouest, a fait de Cellar Live l’un des meilleurs labels de jazz qui soit. Où donc? Dans le monde. Rien de moins. On ajoutera qu’il a fait cela avec la force que l’on prête au poignet. Le droit ou le gauche ? On n’en sait rien. Bien.
 
Il est donc saxophoniste. On ajoutera d’abord et avant tout. Et comme il voulait jouer jusqu’à plus soif, il y a vingt ans de cela, donc encore jeune, il a demandé à papa de lui faire un prêt. L’objectif de cette circulation de capital ? Transformer une pizzeria en un club de jazz en plein centre-ville de Vancouver qu’il a baptisé Cellar Live.
 
Pendant quatorze ans il a tenu le coup. En 2014 il a fermé boutique, mais pas l’arrière-boutique. « De-que-cé ? » En fait, la pièce située derrière les rideaux de la scène était le siège social de l’étiquette de jazz qu’il avait fondée simultanément, soit Cellar Live Records. Au début, bien des albums proposés étaient des enregistrements réalisés dans le club évoqué.
 
Puis, avec patience et un goût certain, l’ami Weeds a confectionné un catalogue qui a eu les échos de l’enthousiasme et du respect jusqu’au quadrilatère où sont concentrés les « plus-meilleurs » clubs de jazz au monde. On aura compris que nous voici à « Nueva Yorke », comme disent les danseurs de salsa. 
 
Poe et les cris du corbeau
 
Parmi ces clubs, les Village Vanguard, Blue Note et compagnie, on a retenu Small’s situé à deux ou sept pas du dispensaire où Edgar Allen Poe soigna ses neurones embrouillés par l’alcool et les cris du corbeau. À l’image du Cellar Live, Small’s est un club et une étiquette fondés par un musicien: l’excellent pianiste Spike Wilner. 
 
Dans le lieu animé par ce dernier, les meilleurs musiciens habitant Gotham City se produisent : les batteurs Kenny Washington, Louis Hayes, Lewis Nash, Joe Farnsworth et autres, les pianistes Mike LeDonne, Anthony Wonsey, Jeb Patton, David Hazeltine, les trompettistes Jeremy Pelt, Terrell Stafford, Joe Magnarelli, les trombonistes Steve Davis… Pour faire court, vraiment court, tous ces musiciens et bien d’autres ont participé à des enregistrements produits par Weeds.
 
À ces musiciens américains, Weeds a toujours joint les « Kanadians ». Et là, on touche, voire on met le doigt sur l’extraordinaire de cette aventure, car le camarade Weeds nous a fait découvrir des musiciens qui tous partagent leurs temps entre Vancouver, l’Île Victoria et autres lieux à trois enjambées du Pacifique.
 
Ils sont pianistes et s’appellent Tilden Webb, Miles Black, Chris Gestrin, Ross Taggart - décédé en 2013 -. Ils sont saxophonistes et s’appellent Steve Kaldestad Mike Allen et Grant Stewart. Ils sont batteurs et s’appellent Jesse Cahill… Bon. La liste est longue, mais propose des petites merveilles d’albums.
 
Parmi ceux-ci, on a retenu: Cory Weeds Quintet - Live At Frankie’s Jazz Club avec l’immense Harold Mabern au piano, Steve Kadelstad - Straight Up avec le grand Mike LeDonne au piano, Pat LaBarbera/Kirk MacDonald Quintet - Trane of Thought, Introducing Craig Scott Quintet ainsi…
 
Ainsi que les tous récents Steve Kaldestad - Live At Frankie’s Jazz Club et Cory Weeds Quartet - Just Coolin’. Dans les deux cas, ces saxophonistes entourés de ce qu’il faut bien qualifier de «sacrées pointures» de l’ouest, cisèlent les notes du jazz avec une profondeur, une passion et un sens de la nuance qui font de ces productions en quartet des petites merveilles.
 
Quoi d’autre ? Ils se présentent comme des musiciens de jazz et ne font que ça, du jazz. Pas de la musique «installation post-moderne pour préposés à l’ambiance de la branchitude chère aux petits-bourgeois». Autrement dit, aux poseurs. Amen !
 
                                                                                                      ***
 Le 8 mars dernier, le trompettiste Ron Miles est décédé à Denver. Il avait 58 ans. Avec Wadada Leo Smith, Dave Douglas et deux ou trois autres, il se distinguait par son inclination pour le risque. Bref, il était aventurier. Il avait acquis la grande réputation avec son vieil ami le guitariste Bill Frisell à la faveur d’albums qui ont fait date, dont Quartet. Plutôt que de faire ce que font la majorité des musiciens, soit s’installer à New York, il décida de rester à Denver pour faire ce qu’il adorait faire : enseigner, transmettre. L’homme, c’est à souligner, était « archi-diplômé » en musique comme en ingénierie. En d’autres mots, il adorait son instrument et la pédagogie.
 
L’été, avec ses amis le saxophoniste Joshua Redman, le batteur Brian Blade, le pianiste Jason Moran, le contrebassiste Scott Coley et Frisell il faisait la tournée des festivals. Sinon ? Il enregistrait. D’ailleurs trop rarement. Son dernier album Rainbow Sign sur étiquette Blue Note a ceci d’exemplaire: il est une dissertation magistrale sur la finesse. Plus fin que Ron Miles, tu…
 
                                                                                                      ***
Le pianiste et compositeur Jon Batiste a établi un record  : il est reparti avec 11 Grammys dont celui de meilleur album pour We Are. Patron de la formation qui anime musicalement le Late Show de Stephen Colbert, Batiste, Louisianais d’origine, avait été en nomination pour les catégories jazz, blues et autres. Bref, notre homme est un touche-à-tout bourré de talents.
 
                                                                                                      ***
Candid Records, le label de la contestation fondé au début des années 60 par Archie Bleyer et Nat Hentoff, alors chroniqueur au Village Voice, vient de ressusciter, comme filiale de Exceleration Music. Tout récemment, les nouveaux animateurs de cette étiquette ont re-publié les célèbres Charles Mingus Presents Charles Mingus et le manifeste de Max Roach We Insist !
0 Commentaires



Laisser une réponse.

    Lectures de mai 2022
    Que se passe-t-il au Kremlin ?
    L'information sous les bombes
    La caricature du mois
    Le mariage de la carpe et du lapin
    L'inflation dope les finances publiques
    La langue, un enjeu déterminant
    Crises, la vérité, toute la vérité ?
    Les droits de la droite
    Israël-Palestine : «Trop c'est trop ! »
    Dur, dur d'être journaliste en Grèce
    Regards sur la presse japonaise
    Une famille royale marquante
    L'hénaurme Mingus
    Lectures à demeure
    Polar & Société : Préjugés et préjudices
    Lectures d'avril 2022
    Crime contre l'humanité ou génocide
    La caricature du mois
    L'Ukraine, Poutine et l'Histoire
    France : cohabitation adorée
    La CAQ triomphante
    Logement, le cercle vicieux
    Sale temps pour le plastique ?
    Le renard et les hommes
    Le vendeur d'émotions
    Un pan inconnu de l'Histoire
    Cellar Live ou la force du jazz
    Écouter les morts avec les yeux
    Polar et société : Un voyage dans le temps
    Lectures de mars 2022
    Dans le brouillard de la guerre
    Le militaire de Poutine
    Les Ukrainiens ne sont pas des Russes
    La caricature du mois
    Le retour de jean Charest
    L'inflation s'installe à demeure
    L'Afghanistan, misère !
    Seules au monde, les Afghanes
    Les Lumières du Panjshir
    Signes, signes
    Taxer davantage les riches ?
    Covid, guerre et climat à deux dollars
    Zoothérapie : intervention ciblée
    «Truth social», ou la vérité selon Trump
    William Parker, enfin !
    Amérique indienne, un coeur qui bat
    Polar et société : En direct de la fosse aux lions
    LECTURES DE FÉVRIER 2022
    Quand l'histoire bégaie ...
    Les zigzags sur le front de l'Est
    La caricature du mois
    La Chine, médaille d'or économique
    Année électorale pas comme les autres
    Les étudiants anxieux et ... déterminés
    Guantánamo, « l'Alcatraz des Caraïbes »
    La machine à remonter le temps
    États-Unis: une démocratie attaquée
    La dépossession des disparus
    Qu'est Nathalie Bondil devenue ?
    Le pianiste qui venait du froid
    Polar et société: Être ou ne pas être un ... polar
    LECTURES DE JANVIER 2022
    R2D2 s’en va-t-en guerre
    Les États-Unis en déclin, vraiment ?
    Rock and or !
    La peau d'Horacio Arruda
    La caricature du mois
    Élections : éduquer, éduquer, éduquer
    Désinformation : qui doit faire la police ?
    Le français, 5e langue mondiale ? Hum ...
    Une loi pour la liberté académique
    Maître Harris n'est plus
    Ciel mon cerveau !
    Polar et société: L'insoutenable lourdeur de lourdeur de l'êtreE
    Émile Nelligan: « un rêveur qui passe »
    Lectures de Décembre 2021
    Du gain et des jeux
    À DEUX PAS DE LA LIGNE ROUGE
    RÉFUGIÉS : LE CYCLOPE MÉDIATIQUE
    LA CARICATURE DU MOIS
    PETITES NOUVELLES DE FRANCE
    L'ALBERTA ET LA ROUTE DES DINOSAURES
    CES LANGUES QUI REFUSENT DE MOURIR
    FRANCE: QU'AS-TU FAIT À TON DOUX PARLER ?
    MAIS OÙ SONT PASSÉES LES GLACES D'ANTAN?
    GOLF: L'ATOUT INDÉNIABLE DE LA COVID
    SUN RAY AUX GRAMMYS ...
    TONY, DITES-VOUS !
    POLAR ET SOCIÉTÉ : UN ÉQUILIBRE BIEN FLOU
    LECTURES DE NOVEMBRE 2021
    PANDORA PAPERS: LES VRAIS PARADIS
    VICTIMES COLLATÉRALES, VOUS DITES?
    MINORITAIRES ET NON VACCINÉS
    L'INDÉPENDANCE, UNE IDÉE DU PASSÉ?
    LE REFLUX DE L'INDÉPENDANTISME CATALAN
    FACEBOOK : CROIRE EN LA MÉTA-MORPHOSE?
    la caricature du mois
    L'ENJEU IRLANDAIS DU BREXIT
    ET VOICI, GB NEWS!
    L'AMOUR SUPRÊME, SELON COLtrane
    POLAR ET SOCIÉTÉ: TANT DE VIOLENCE!
    MARIE-ANASTASIE : PRÉSENCE DE L'ABSENCE
    LECTURES D'OCTOBRE 2021
    Amazon à l'assaut
    Covid-19 le "virus de la faim "
    Trump encore et toujours
    Municipales: le réseau cyclable en tête
    Alerte aux lanceurs
    Raoult, le populisme scientifique
    Afghanistan : le difficile mea culpa
    Hémon, Going My Way

𝕰𝖓 𝕽𝖊𝖙𝖗𝖆𝖎𝖙 

Loin de l’actualité brûlante, loin des pesanteurs du deadline, loin du brouhaha des salles de rédaction, 𝕰𝖓 𝕽𝖊𝖙𝖗𝖆𝖎𝖙  réunit des journalistes* nés au temps de l’imprimerie et ayant tout le recul nécessaire pour mieux analyser les complexités du monde d’ici et d’ailleurs.
La retraite des « travailleurs de l’information », peu importe les médias, permet de tourner le dos à l’emballement perpétuel et renouer ainsi avec les plaisirs de la lenteur.
Avec 𝕰𝖓 𝕽𝖊𝖙𝖗𝖆𝖎𝖙, l’actualité vous est disséquée une fois par mois sous forme d’opinions certes, mais toujours basées sur des faits.

Suivez-nous!

    Contactez-nous

Envoyer