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La lente agonie du PQ

7/12/2022

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Paul St-Pierre Plamondon, chef du Parti québécois

Il y a longtemps que tout un chacun annonce que le Parti québécois aura été le parti d’une seule génération. À deux mois de l’élection, les militants péquistes clameront que l’hypothèse était fausse et ils auront raison : le PQ aura réussi à vivre … deux générations.


Jean Dussault


Le Parti québécois a été le moteur du rassemblement souverainiste depuis plus d’un demi-siècle. Son premier chef, René Lévesque, a incarné une audace qui ne fait pas partie de l’ADN politique des Québécois.es. Les hommages à sa personne en ce centième anniversaire de sa naissance touchent même  ses plus fervents opposants. Enfin, les moins obtus parmi eux. D’autres leaders exceptionnels, Jacques Parizeau et Lucien Bouchard, oh combien différents, ont maintenu la flamme allumée.
 
Une flamme par ailleurs vacillante depuis ses premières étincelles.
 
Le MSA
 
Seulement celles et ceux qu’on qualifie aujourd’hui pudiquement d’aînés.es peuvent se souvenir de l’orage qui s’est abattu sur « l’équipe du tonnerre » de Jean Lesage élue en 1960. Au centenaire de la Confédération, dans le deuxième mandat du gouvernement dont il était un immense ministre, René Lévesque a claqué la porte du parti moderne néanmoins trop provincial à son goût et, avec d’autres, il a fondé le Mouvement Souveraineté-Association. Il a alors assis la base du Parti québécois qui a émergé peu de temps après.
 
Les victoires morales
 
Les soi-disant victoires morales sont aussi insignifiantes en politique qu’en sport : les vraies victoires sont celles remportées par les gagnants.tes. Quand même, les péquistes d’il y a un demi-siècle ont obtenu des gains symboliques : 23 % des votes en 1970 et 30 % en 1973 sont des résultats qui procureraient aujourd’hui un plaisir immense et un soulagement inespéré au PQ.
 
La vraie victoire, hum
 
La victoire péquiste du 15 novembre 1976 a fait oublier que le gouvernement majoritaire a alors été élu avec seulement 41 % des votes, 35 % des personnes inscrites sur la liste électorale. Plus, ou moins, c’est selon, ce n’est pas l’option indépendantiste qui a gagné ce soir-là, c’est le gouvernement usé de Robert Bourassa qui a perdu à cause de la division du vote des fédéralistes, entre autres anglophones, entre le PLQ et l’UN.
 
Vivra par … périra par
 
Le gouvernement Lévesque et son option fondamentale ont été varlopés dans le référendum de mai 1980 sur une question ridiculement alambiquée : « Accordez-vous au gouvernement du Québec le mandat de négocier l'entente (sur l’égalité des peuples) proposée entre le Québec et le Canada ? » Ou bien soixante pourcent des Québécois ont refusé à un de leurs deux gouvernements la permission de jaser avec l’autre, ou bien soixante pourcent des Québécois ont indiqué que le sous-entendu de la question les dérangeait.
 
Un an plus tard, c’est grâce à la faiblesse évidente de l’opposition libérale et grâce à un appui exceptionnel dans la région de Québec que le PQ est resté au pouvoir. Avec le plus haut score de son histoire, frôlant même les cinquante pourcent, un résultat qui ferait baver d’envie les péquistes d’aujourd’hui.  Et d’ailleurs n’importe quel parti politique ici ou ailleurs.
 
Néanmoins, le PQ a alors engrangé à peine cent mille votes de plus avec René Lévesque à sa tête que le PLQ avec le, disons, moins envoûtant Claude Ryan : ç’aurait dû ombrager la célébration chez les vainqueurs.
 
Un autre élément, tellement comptable, aurait dû assombrir les célébrations péquistes en 1981. Rien dans le résultat de ce scrutin n’indique un appui plus grand à la souveraineté.
 
À titre d’illustration, l’électorat de Québec a alors largement appuyé le PQ dont le gouvernement avait conclu deux ans plus tôt une négociation collective avantageuse pour la fonction publique. En 1985, l’électorat de Québec a largement boudé le PQ dont le gouvernement avait trois ans plus tôt drastiquement charcuté les conventions collectives du service public.
 
En 1985 comme en 1981, le vote de la Capitale nationale n’a pas porté sur l’idée de donner une nation à sa capitale, il a porté sur la dernière convention collective provinciale. 
 
Rien d’émouvant ou d’emballant dans un cas comme dans l’autre, mais, bon, les Péquistes ne pouvaient pas lever le nez sur la victoire électorale  de 1981 qui, ouf,  leur a bombé le torse, insufflé une nouvelle énergie.
 
Ce deuxième souffle a vite manqué d’air : le vilipendé, même l’exilé libéral Robert Bourassa est redevenu premier ministre du Québec en 1985.
 
Les (très) courtes victoires
 
Alors que  la personnalité des chefs est un des immenses facteurs dans le choix de l’électorat, le parti dirigé par  Daniel Johnson fils en septembre 1994 a obtenu à peine moins  de votes que celui mené par Jacques Parizeau. Au scrutin suivant, en 1998, le réputé charismatique Lucien Bouchard a contribué à maintenir le PQ au pouvoir, mais avec moins de votes que le conservateur fédéral Jean Charest devenu chef libéral provincial : le projet péquiste d’une revanche sur la défaite au référendum de 1995 est mort dans l’instant.
 
Et comme d’autres morts, il est resté sans vie depuis.
 
La der des der

Le 4 septembre 2012, le PQ a formé un gouvernement minoritaire. Dirigé par une cheffe d’une expérience inégalée, il s’est retrouvé face à 50 Libéraux issus d’un parti usé par neuf ans de pouvoir. Comme la plupart du temps, le résultat de l’élection indiquait plus la défaite du sortant que la victoire du prétendant. Mince victoire en chiffres, désolante victoire en sens.
 
Le poing dans la face
 
Recruter un milliardaire en 2014 dans un parti généralement honni par les milieux de la finance constitue un « bon coup » et procure un sapristi de plaisir à l’agent recruteur. Or le poing en l’air du magnat des média, Pierre-Karl Péladeau, « on veut un pays », a permis au PLQ de Philippe Couillard de trouver quelque chose à proposer : l’opposition à un  référendum « divisif ».
 
C’est au minimum triste et au pire dramatique pour les indépendantistes, mais ils.elles doivent en prendre acte : l’équipe particulièrement compétente autour de Madame Marois à l’élection de 2014 a perdu à cause de l’épouvantail référendaire.
 
Sniff
 
Depuis la mythique victoire de 1976, le score électoral du PQ est bien en deçà de la qualité des candidatures et des propositions de gouvernance qu’il a soumises à l’électorat. Les péquistes doivent admettre, en pleurant, que la faiblesse électorale fondamentale de leur parti tient à ce qui est sa raison d’être.
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