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Le pianiste qui venait du froid

2/13/2022

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Serge Truffaut
 
L’ univers du jazz ne fait pas exception. Comme l’autre, notre monde, il a ses détectives privés. Ses Sherlock Holmes et sa formule 7, ses Nestor Burma qui met le mystère KO, ses Philip Marlowe qui fume trois Camel en même temps qu’il sirote un Dry Martini. Et que font les correspondants musicaux de ces derniers ? Ils traquent les enregistrements inédits. Parfois les rares partitions, mais c’est d’abord et avant tout la recherche de l’inédit pour laquelle ils perçoivent de la «grosse argent sale», comme disait l’autre.
 
Pour ce faire, ils zigzaguent entre les quatre points cardinaux de la planète. Très souvent pour le bénéfice du label Elemental Records fondé en 2012. Au cours des trois dernières années, nos limiers sont revenus avec un Dexter Gordon au Japon un autre à Chateauvallon, un Red Garland à San Francisco, un Art Pepper à New York, des Barney Wilen, des Woody Shaw, un Bill Evans à Montreux, un autre aux Pays-Bas et un dernier dans la Forêt-Noire. La Forêt-Noire, plus mystérieux que ça…
 
Et voilà qu’il y a quelques mois, l’un d’entre eux est revenu avec des bandes enregistrées le 17 novembre 1987, à Helsinki, Finlande. En fait, on doit préciser qu’il s’agit de Kelly Peterson, la veuve d’Oscar Peterson, qui a négocié l’utilisation commerciale des bandes en question. On doit préciser (bis) que ce qui nous est proposé aujourd’hui par Mack Avenue, l’étiquette chargée de la distribution, est la retransmission par la radio publique finnoise d’un spectacle donné par le quartet de Peterson au Kultuuritalo de la ville.
 
Comme il s’agit d’un inédit, on doit souligner que celui-ci comme ceux évoqués plus haut ne sont pas des bootlegs réalisés avec des bouts de ficelle, mais bel et bien avec tout ce que la quincaillerie technologique de l’époque permettait. Bref, la qualité sonore de Oscar Peterson - A Time For love, un double compact, est indéniable.
 
En 1987, le quartet de maître Peterson était composé de Joe Pass à la guitare, Martin Drew à la batterie et Dave Young, un gentleman, à la contrebasse. Ces messieurs jouaient depuis tellement d’années ensemble, ils avaient touillé tellement de gammes, des noires et des blanches, des doubles-croches et des triolets, que leur formation était devenue le synonyme par excellence de la cohésion. 
 
En d’autres termes, entre eux la complicité musicale était d’une rare profondeur. Ceci explique peut-être cela : l’exubérance, la virtuosité et la générosité sont les bases constantes de leur alchimie. Il est possible qu’ils avaient atteint ce point ou cet état musical parce qu’ils n’avaient plus rien à… prouver !
 
Cette année-là ou plutôt à cette époque, pour eux les innovations, les révolutions étaient au fond choses du passé. Peterson avait joué et enregistré avec tous les géants du jazz. Sa réputation d’immense pianiste que bien de ses collègues pianistes considèrent encore et toujours comme le plus grand pianiste de jazz n’était plus à faire. Il restait donc une chose: le plaisir de jouer.
 
Pour s’en convaincre, il vous suffira d’écouter le pot-pourri de grandes compositions de Duke Ellington que Peterson décline pendant 19 minutes. C’est un sommet. Pas seulement de ce disque admirable de bout en bout, mais de bien des productions actuelles et passées. 
 
À cet intermède Ellington, il faut ajouter un fait majeur comme dans do majeur: cinq pièces composées par Peterson sont au programme qui prouvent, comme si besoin était, que l’homme de Saint-Henri était parvenu à résoudre la quadrature du cercle. Mais encore ? Allier le gospel avec le blues et vice-versa. Chapeau  !
 
                                                                                                         ***
Pour les critiques du mensuel JazzTimes, le contrebassiste William Parker est l’artiste de l’année suivi du trompettiste Wadada Leo Smith. La formation acoustique: le trio du pianiste Vijay Iyer. L’électrique: Bill Frisell. Le trompettiste Ambrose Akinmusire. Le saxophoniste ténor: James Brandon Lewis. Le saxophoniste alto: Immanuel Wilkins. Le pianiste: Vijay Iyer.
 
Le livre de l’année : Ode To A Tenor Titan: The Life and Times of Michael Brecker par Bill Milkowski. À noter la présence de The History of Bones: A Memoir par nul autre que John Lurie. Le documentaire de l’année : Buster Williams: Bass to Infinity. Le label : Blue Note. 
 
Le festival : Vision Arts For Art de New York. Fondé par des musiciens de la scène dite «Loft Jazz», dont William Parker, cet événement propose, outre évidemment des spectacles, de la poésie, des documentaires, des conférences etc… Cette année il se déroulera du 21 au 26 juin. Enfin, le club de l’année : le Village Vanguard, tout logiquement.
 
                                                                                                         ***
Selon le magazine Down Beat, les cinq meilleurs albums de l’année 2021 sont les suivants: Django Bates - Tenacity sur Lost Marble; Jim Snidero - Live At The Deer Head Inn; Veronica Swift - The Bitter Earth sur Mack Avenue; Kenny Garrett - Sound From The Ancestors sur Mack Avenue; Theo Croker - BLK2LIFE//A FUTURE PAST sur Sony Music Masterworks.
 
                                                                                                        ***
Sur le site allaboutjazz. com, on peut lire une longue entrevue avec le batteur et producteur Bill Goodwin. Pendant quarante ans, il fut le bras droit du saxophoniste Phil Woods après avoir accompagné Dexter Gordon, Art Pepper, June Christy, Mose Allison, Tony Bennett, Jim Hall et bien d’autres.


[1] Une organisation affiliée à la New York University
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