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Quand l'histoire bégaie ...

2/26/2022

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Daily News Hungary
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Budapest, 1956 : au son des cliquetis des chenilles des blindés de Moscou.
Jean-Claude Bürger

C’était le 4 novembre 1956,  Radio Budapest tenue par les insurgés, rendait compte en direct de la progression des troupes soviétiques dans la ville . Budapest qui s’était crue un temps libérée du joug du « grand pays frère », se réveillait au son sinistre des moteurs et des cliquetis des chenilles des blindés de Moscou. L‘insurrection qui avait commencé 18 jours plus tôt avait, dans un premier temps, forcé les chars soviétiques à se replier hors de la capitale. 
 
Mais le 4 novembre il n’était pas nécessaire de connaître la langue hongroise pour saisir l’angoisse dans la voix des journalistes qui faisaient en direct le point sur la situation : ils entendaient en bas les forces russes pénétrer dans la station, pour eux il n’y avait plus d’espoir. 
 
L’émission fut brutalement interrompue. Dans le silence qui suivit, mon père qui traduisait pour nous tout ce que diffusait la radio hongroise depuis le début des événements laissa tomber avec une tristesse et une résignation que je ne lui avais jamais connues : « C’est fini ! ». J’avais 11ans. Quelque part en Russie, le petit Vladimir Poutine en avait quatre.
 
Pendu

La révolution hongroise se terminait de façon tragique. Moscou qui avait feint d’accepter de négocier, rompit le cessez-le-feu, arrêta les négociateurs hongrois. Leur chef Pal Malèter fut pendu 20 mois plus tard, en même temps que Imre Nagy le chef du gouvernement vaincu. 
 
Pourtant trois jours avant l’invasion de la capitale, l’ambassadeur soviétique Youri Andropov avait assuré à ce dernier que ses troupes n’avaient pas l’intention d’attaquer alors qu’il était parfaitement au courant du plan du Politburo : Moscou ne pouvait accepter la perspective que la Hongrie quitte le pacte de Varsovie.
 
La presse occidentale glorifiait les insurgés. Radio Free Europe, financée par le Congrès américain, les avait encouragés. Mais malgré les bons mots, personne n’intervint pour défendre ce petit pays où à la fin de la guerre les communistes avaient recueilli moins de 20 % des voix.
 
En cette fin de février, comment ne pas avoir en tête la maxime : « L’histoire ne se répète pas, elle bégaie . »
 
Même jeu d’échec
 
Difficile de dire combien de temps Kiev pourra résister. Poutine pratique le même jeu d’échec que jadis Nikita Khrouchtchev. Il vise la tête, l’échec et mat. Au moment où j’écris (26 février) l’espérance de vie du président Zelenski incite aux pronostics les plus sombres.
 
La duplicité, la brutalité, le non-respect des accords internationaux ne sont pas l’apanage des Russes. Donald Trump qui trouve « smart » les tactiques de Poutine, a ses chances aux prochaines élections. On peut multiplier les exemples d’interventions armées américaines dans des pays étrangers aux régimes qui leur déplaisent.
 
La raison du plus fort préside depuis longtemps aux relations internationales. La fable du loup et de l’agneau n’a pas été écrite hier et Poutine ne demande pas à être aimé, il veut être craint. Il n’est cependant peut-être pas aussi invulnérable à l’opinion qu’il le pense. Parfois un agneau enragé mord le loup qui l’égorge et l’entraîne dans sa fin.
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